La mort, un sujet tabou

Paroles d’endeuillés

« C’est douloureux mon fils s’est absenté, c’est tout ». « Mes parents sont disparus ». « Ils sont partis en voyage ».

J’entends souvent les personnes endeuillées ne pas nommer les mots ­autour de la mort. Mais plutôt le remplacer par  « absentés » « disparus » « partis en voyage ». Ne pas nommer les mots autour de la mort viendra ­influencer le processus de résolution du deuil. Je ne suis pas à juger ces mots que nous employons tous, mais à prendre conscience combien c’est difficile et souffrant de nommer la mort. Et comme plusieurs endeuillés qui ont de la difficulté à nommer la mort, les conséquences peuvent empêcher d’entrer dans la réalité de la perte et ainsi entretenir un imaginaire que la personne est encore là, ou qu’elle reviendra. Ne pas mettre les mots sur la mort maintient l’endeuillé dans des ­mécanismes de défense tels que la négation, l’évitement, ­l’isolement et l’imaginaire.

Pour toutes sortes de raison, personne ne veut parler de la mort, sous les résistances se retrouvent souvent nos peurs. La mort de nos proches nous met face à notre propre mort. Alors, on la fuit, on évite de la nommer et on s’isole. On fait semblant que la mort n’existe pas. On ne veut pas y penser, alors qu’elle est inévitable.

Plusieurs auteurs sur le deuil s’entendent pour dire que d’éviter de parler de la mort, suscite des réactions anxiogènes chez plusieurs personnes. La peur et l’anxiété sont les réactions les plus fréquentes. Plusieurs tenteront de diminuer l’anxiété par toutes sortes de dépendances ce qui risque d’amener un état dépressif ou un deuil qui se prolongera ou se rigidifiera dans une résistance. La peur de la mort, de mourir, de perdre, de souffrir, de se retrouver seul resteront les peurs fondamentales. Et ces peurs sont éveillées à la suite d’un décès.

La mort revêt un caractère inévitable, mystérieux, définitif et imprévisible ce qui peut la rendre terrifiante. La mort nous ramène à notre vulnérabilité, à notre humanité mais aussi à donner un plus grand sens à sa vie.

Vous vous reconnaissez dans des réactions d’angoisse, d’anxiété, de panique ou de peurs suite à une perte? Que cette perte soit ­récente ou non vous pouvez aussi vivre ces réactions depuis longtemps. Il est aidant de parler de ces peurs, d’être accompa­gné par un spécialiste de l’accompagnement du deuil qui pourra vous aider à vous accepter dans votre rythme à mettre des mots sur vos peurs ce qui vous aidera à vous sentir moins seul.

Vous retrouverez cet article dans mon livre « Le deuil, une blessure relationnelle » dont le lancement aura lieu le vendredi 25 février à l’Opti-Centre St-Jean-Baptiste à Vaudreuil-Dorion.

Bienvenue à tous.